Edie mange. Comme une ogresse. On peut même dire qu’elle creuse
sa tombe avec sa fourchette : à 150 kilos, elle souffre d’une multitude de
maux et doit impérativement perdre du poids pour pouvoir continuer à vivre. Toute
sa famille, les Middlestein donc, est mobilisée dans ce but. Mais comment
empêcher Edie de se tuer à coup de glaces et de cookies ? Richard, son
mari, n’a plus droit au chapitre car il est parti, abandonnant sa femme malade,
juste avant une opération. Depuis il est tombé amoureux de Beverly, une
anglaise rousse et svelte. Du coup, sa fille Robin ne lui parle plus et son
fils Benny aimerait bien avoir la paix… Reste donc Rachelle, la femme de ce
dernier qui essaie de surveiller les appétits gargantuesques de sa belle mère
et de l’enrôler à la gym. En pure perte…
Atttenberg met en scène avec talent et drôlerie une famille
au bord de la crise de nerfs qui oscille entre les rires et les larmes. Peut-on
survivre aux bonnes intentions de sa famille, surtout quand celle-ci est
obsédée par les régimes et aussi par le judaïsme ?
Ce roman se déguste à la façon d’un film de Woody Allen,
oscillant entre tendresse et désarroi, boutades apéritives et pièce de
résistance existentielle. Ne boudons pas notre plaisir !
Ariane Bois
Jami Attenberg, La
famille Middlestein, 10-18, avril 2015, 281 pages 7,50 €
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