Inutile de dire que le quatrième tome de Millénium était attendu au tournant, autant par intérêt littéraire que pour la bataille judiciaire entre la veuve de Stieg Larsson et la famille de l’auteur. Celle-ci l’ayant au final emporté.

Alors, objet purement commercial ou œuvre inoubliable ? Ni l’un ni l’autre en fait.

Le scénario est fidèle à l’esprit de la saga : il s’agit d’une enquête dans les milieux de l’intelligence artificielle, de la mafia avec la crise de la presse en arrière plan. Le magazine Millénium aux antipodes de sa vocation militante, risque d’être reconverti en magazine people, ce qui évidemment ne plaît guère à son fondateur Mickaël Blomkvist.

Le journaliste qui par ailleurs traverse une grave crise d’identité est moins mordant que dans le passé mais plus attachant. Quant à Lisbeth, elle est moins  agitée (moins dingue ?) que dans les trois tomes précédent mais ne manque pas de pugnacité.

Au final, ce livre qui doit se lire hors de son contexte, même si la comparaison avec les trois premiers opus est difficilement évitable, est un bon polar, à l’enquête fouillée et au suspens soutenu .

Et tant mieux si la violence parfois gratuite qui sous tendait les premiers Millénium  n’est plus ici que l’ingrédient inévitable à chaque roman policier.

Un bon cru donc en attendant le tome V qui semble s’annoncer à la lecture des dernières pages.

Brigit Bontour

 

David Lagercrantz, Millenium 4, Ce qui ne me tue pas, Actes Sud noirs, août 2015, 482 pages, 23 euros.