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Voir ou être vu ?

Loïc Merle est un fabuliste.
Le voici qui nous livre deux nouvelles pour faire un roman. L’une se déroule sous le règne nazi, chronique d’un parti pris vis-à-vis d’une certaine manière de peindre par le plus dégénéré des artistes, Van Gogh – ce qui n’empêche en rien une grosse baudruche du IIIe Reich de le mettre de côté dans sa collection personnelle. Par goût ou une certaine idée de ce qu’allait devenir le marché de l’art ?
Son autoportrait en véronèse se promène de musées en expositions visant à convaincre les foules de sa nocivité…

L’autre histoire se passe de nos jours dans une bourgade allemande dans laquelle s’est réfugié le plus grand peintre contemporain, exilé volontaire pour tenter de réussir son grand-œuvre hors des pressions quotidiennes. Mais vivre dans un pays et une langue que l’on déteste, n’est pas une sinécure…

 

Et après ? sommes-nous enclins à nous dire. Oui, et après ?
Quelle finalité, que retenir de ces quelques lignes ?
Lesquelles sont écrites dans une densité qui appelle à quelques retours à la ligne histoire de faire respirer le lecteur, et au style direct, au moins une fois sur deux quand l’un des deux protagonistes s’exprime car le manque de fluidité rend parfois pénible la lecture de la seconde nouvelle…

 

Encore une fois, tout comme avec le livre de Régine Detambel nous restons sur notre faim. Quelques réflexions sur l’usage de beau, l’intérêt de l’art, la démarche philosophique, etc. ne donnent, tout au plus, qu’un résumé de ce que cela pourrait être, en rien un roman…

 

Quelle mouche a donc piqué Evelyne Wenzinger, la grande prêtresse du domaine français chez Actes Sud, pour nous livrer de tels modèles réduits ?

 

François Xavier

 

Loïc Merle, La vie aveugle, Actes Sud, janvier 2017, 144 p. – 15,00 euros

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