Georges Rouault a laissé  son nom dans le monde de l'art comme l'auteur du Miserere. Non qu'il n'ait réalisé que cette œuvre : c'est ainsi que sa  réputation de coloriste n'est plus à faire. Mais sa célébrité de peintre religieux, l'un des plus importants du vingtième siècle, est l'arbre qui cache la forêt ! Si le Miserere en tant que livre réunit deux suites de planches gravées (le Miserere proprement dit et Guerre), si la figure du Christ traverse une bonne partie de son œuvre, il ne  faut pas oublier que cette figure symbolise l'humanité souffrante. En 2015, le Prieuré d'Airaines, pour sa trente-huitième saison, présente sur ses cimaises le Miserere de Rouault.  L'Association Présence de l'Art, qui anime le lieu, entend ainsi participer aux commémorations du centenaire de la Première guerre mondiale dont les fracas et l'horreur ont inspiré au peintre ces 58 gravures. Le Miserere est devenu une œuvre mythique : on ne peut que se réjouir de la voir dans un bâtiment conventuel. Rouault précise lui-même : "La plupart de ces sujets furent exécutés sous forme de dessins à l'encre de Chine transformés plus tard en peintures. Il convenait, paraît-il, que le cuivre reçut d'abord une empreinte de mon dessin."