Les partisans de Aharon Appelfeld : Le courage au cœur

Ils vivent dans la forêt, cachés et attaquent les Allemands, ce sont des hommes, des femmes, des enfants juifs échappés des ghettos et des camps de travail. Il leur faut résister, avant que les Russes ne viennent les délivrer.

 

C’est une histoire méconnue, celle des partisans dans les forêts d’Ukraine qui bravèrent le froid, les privations et le danger pour vivre libre ou mourir l’arme à la main.

 

Aharon Appelfeld a survécu enfant en se cachant de cette façon, en volant ce qu’il pouvait, en se fiant à la pitié de quelques uns. Dans son dernier livre (on hésite à qualifier cette œuvre de roman) l’auteur israélien choisit un groupe formé d’adultes et d’enfants qui harcèle comme il peut l’ennemi. Certains croient en le communisme, d’autres sont laïcs, ou encore religieux. Edmund, le jeune lycéen cultivé pense aux siens, à sa mère malade tout en cherchant en lui de quoi survivre.

 

Peur de ce qu’ils trouveront à leur retour, culpabilité du survivant, nécessité de transmettre l’héritage spirituel des Juifs d’Europe, joie d’être ensemble debout face à l’ennemi se mêlent dans un ballet éblouissant.

 

On est ici dans le domaine de la mythologie, du conte, de la fable et le commandant du groupe Kamil ressemble à un Moise moderne.


Ariane Bois

 

Aharon Appelfeld, Les Partisans, traduit de l’hébreu par Valérie Zenatti, Le Seuil, mai 2015, 320 pages, 22 €

Aucun commentaire pour ce contenu.