Alain Duault : de l'amour et ses amarres

Alain Duault et la musique c'est une longue histoire. Et la joignant une nouvelle fois à la poésie l'auteur la fait jaillir sur ce qu'il nomme un mode mineur, celui qui correspond au blues, et, dans l’écriture, au spleen.

Ces poèmes permettent d'en  percevoir les nuances au moment où à la tristesse fait place un certain idéal. Et cela pour nous rappeler qu'il n'existe rien de plus beau que l'illusion. La musique la fait planer pour qu'elle apaise.
Tout meurt d’être pensé. Tout vit d'être cherché. Et la musique comme la poésie n'avance pas par idée mais par ignorance. Le monde devient immédiat parce qu’il est différent. Et le rôle du poète et d'épouser ce qu'une telle musique dit et que les mots ne font pas – ou trop rarement.

Un tel recueil se fait nomade, il s'enfonce dans cette forêt des sons premiers où le cœur bat. On attend une présence d'un Carnaval au milieu des cendres de la douleur. Elle est repoussée en de tels chants.
Qu'importe alors si les musiciens pleurent. Que la musique naisse de leurs peines cautérisent les nôtres. Que demander de plus à elle comme au poème ?
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Alain Duault, Car la douceur de vivre est périssable, Gallimard, mars 2022, 13,50 €

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