Albert Camus (1913-1960), écrivain de l'absurde, philosophe, prix Nobel de littérature en 1957. Biographie d'Albert Camus.

Centenaire Albert Camus : beaux-livres et correspondances

A l'occasion du centenaire de sa naissance, Gallimard célèbre Albert Camus en de nombreuses publication. Petit panorama.

 

LE MONDE EN PARTAGE

 Catherine Camus

Le monde en partage. Itinéraires d'Albert Camus

Avec la collaboration d'Alexandre Alajbegovic et de Béatrice Vaillant

284 pages, novembre 2013, 35 eur


« Partant de la Méditerranée, passant par l’Europe puis les deux Amériques et la Russie, le monde d’Albert Camus est peuplé de femmes et d’hommes qui, pour l’essentiel, partagent les mêmes souffrances, les mêmes angoisses et les mêmes espoirs. Ce monde ne se sépare pas de la nature et de sa beauté où il propose de puiser les forces pour aimer et se révolter.

Je voudrais montrer, en m’appuyant sur un choix de citations de l'œuvre de mon père, que le monde n’est précisément pas la “mondialisation”, mot abstrait et globalisant, qui donne aux êtres humains un sentiment définitif d’impuissance.»

Catherine Camus

 

Organisé en trois grandes séquences – la Méditerranée, l’Europe et le Monde –, cet itinéraire illustré mêle géographie intime, littéraire et politique : voyages, lieux aimés, habités ou visités par l’écrivain, filiations ou amitiés artistiques et littéraires, enfin combats menés par Albert Camus auprès de ses contemporains opprimés.


 

ALBERT CAMUS, CITOYEN DU MONDE 

Ouvrage collectif de Sophie Doudet, Marcelle Mahasela, Pierre-Louis Rey, Agnès Spiquel-Courdille et de Maurice Weyembergh

Présentation scénographique de Yacine Aït Kaci

208 pages, octobre 2013, 29 eur

 

Pour Albert Camus, le monde est une cité où pourraient cohabiter des hommes libres et égaux. Montrer en lui le « citoyen du monde », c'est souligner son lien avec la nature, son souci du temps présent et de l'avenir, sa générosité envers les autres, son refus des frontières, son sens aigu d'une fraternité universelle.

Le parcours que propose cet ouvrage n'est ni chronologique ni géographique, il ne va pas du concret vers l'abstrait ; il vise à faire ressortir combien la pensée de Camus est nourrie d'expériences authentiques, combien sa vie et son œuvre sont une même et unique quête du « secret du monde ».

Au travers de documents, de photographies et de textes inédits, dix notions du répertoire camusien sont ainsi mises en lumière : Lieu, Amitié, Métier, Jeu, Langage, Guerre, Histoire, Pensée de midi, Amour, Royaume.

 

Cet ouvrage est réalisé à l'occasion de l'exposition «Albert Camus, citoyen du monde» produite par la Cité du Livre - Bibliothèque Méjanes, en hommage à Albert… 



Albert Camus - Louis Guilloux. Correspondance 1945-1959

Edition établie par Agnès Spiquel-Courdille

256 pages, septembre 2013, 18,50 eur

 

Albert Camus et Louis Guilloux font connaissance chez Gallimard durant l’été 1945, à l'instigation de leur ami commun Jean Grenier. Guilloux a déjà derrière lui deux décennies d'engagement et d'écriture et une œuvre publiée importante. Camus, dont L'Étranger et Le Mythe de Sisyphe ont paru en 1942, n'a que trente-deux ans ; son implication dans Combat lui vaut une notoriété grandissante.

Les différences ne manquent pas entre le Breton et l'Algérien. Camus semble plus solaire, Guilloux plus habité par le noir ; le premier est rongé par le doute et le second aspire à la lumière. Mais l'amitié entre les deux hommes est immédiate et durable, et leurs affinités nombreuses : «Je l'aime tendrement et je l'admire, écrira Guilloux en 1952, non seulement pour son grand talent, mais pour sa tenue dans la vie.» Ces fils du peuple, qui ont connu la pauvreté et la maladie, sont animés par l'esprit de justice et de fraternité, prenant le parti des malheureux et des opprimés sans jamais s'inféoder à une organisation qui voudrait les représenter. Tous deux partagent une conscience aiguë de la douleur, où ils reconnaissent la «constante justification» de l'homme et dont ils tirent les éléments d'une conduite morale et politique.

Cette correspondance croisée ponctue quinze années d'une profonde et tendre affection, nourrie d'innombrables causeries, lectures, promenades et repas partagés. Comme toute amitié, elle eut ses temps forts, telle la visite de Camus à Saint-Brieuc en 1947, durant laquelle le futur auteur du Premier Homme va sur la tombe de son père, enterré au carré des soldats de la Grande Guerre ; ou encore le séjour de Guilloux en 1948 en Algérie, où il partage un repas avec Camus et sa mère.

 

Lire un extrait

 

Correspondance Albert Camus et Roger Martin du Gard (1944-1958)

Edition établie par Paul Sicard

272 pages, septembre 2013, 18,50 eur

 

Le 24 juin 1948, Roger Martin du Gard avait écrit à André Gide : «Camus [...] est celui de sa génération qui donne le plus grand espoir. Celui qu’on peut ensemble admirer et aimer.» Dix ans plus tard, à la mort du romancier des Thibault, Camus note sobrement dans son Cahier : «On pouvait l’aimer, le respecter. Chagrin.»

Émouvant parallèle qui souligne la dimension affective d'une correspondance fondée sur la confiance, le partage des mêmes valeurs, l'engagement douloureux de l'écrivain au service de la paix, de la justice et de la dignité. En Martin du Gard, Camus apprécie l'expérience d'un généreux aîné apte à conseiller, à comprendre sans condamner, en garde permanente contre « la fascination des idéologies partisanes ». Et Camus illumine les dernières années du vieil homme si prompt à douter de lui-même. Par sa révolte lucide et la riche variété de sa palette, il prouve à Martin du Gard que l'on peut s'inscrire sans en rougir dans la lignée d'un humanisme dont Jean Barois et Les Thibault furent naguère tributaires.

Leurs lettres et les notes qui les éclairent révèlent deux natures fraternelles, dont les angoisses et les espoirs n'ont pas cessé d'être les nôtres.



Correspondance Albert Camus et Francis Ponge (1941-1957)

176 pages, septembre 2013, 15,90 eur

 

Albert Camus et Francis Ponge se rencontrent pour la première fois à Lyon le 17 janvier 1943, en compagnie du journaliste Pascal Pia, leur ami commun. Le Parti pris des choses a paru quelques mois plus tôt, en même temps que L'Étranger. Mais Francis Ponge a lu le manuscrit du Mythe de Sisyphe dès août 1941 et, y trouvant un écho inespéré à ses propres interrogations sur l'absurde, aspire dès lors à se rapprocher de son cadet. Deux conceptions du monde se reconnaissent sœurs et s'accordent alors pour se nourrir de leurs différences, sans que soit jamais occulté ce qui les distingue au plan de l'idéologie, de l'esthétique et du tempérament.

Ces lettres, que les deux écrivains échangent principalement entre 1943 et 1945, laissent ainsi entrevoir ce que fut leur amitié, si vive et justifiée en même temps que très tôt «endormie», et jamais vraiment ressuscitée. Pour Francis Ponge, elles constituent un moment essentiel de sa réflexion sur son propre travail, lui permettant de «mieux penser ce qu'il pense», alors même qu'il s'impose comme le poète d'un certain objectivisme. À Albert Camus, isolé un temps dans une convalescence prolongée près de Saint-Étienne, elles offrent une magnifique occasion de lutter contre les circonstances négatives, de reprendre des forces dans la chaleur d'une amitié nouvelle, dans les plaisirs de l'échange et de la confrontation intellectuelle. De là, ce brillant dialogue entre deux hommes pareillement soucieux des lendemains et dont l'influence sur la vie intellectuelle et morale de l'après-guerre sera décisive.


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