Albert Camus (1913-1960), écrivain de l'absurde, philosophe, prix Nobel de littérature en 1957. Biographie d'Albert Camus.

Isabelle Adjani et Lambert Wilson lisent Maria Casarès et Camus

Il est des livres dont l’écoute est encore plus passionnante que la lecture : c’est le cas de la Correspondance de Maria Casarès et d’Albert Camus publiée d’abord dans la collection Blanche chez Gallimard en 2017.
L’auteur a eu de nombreuses liaisons. Il fut un séducteur, un don Juan. Parmi toutes ces rencontres, la plus décisive – après ses amours enfantines pour sa grand-mère et sa mère qu’il décrit avec affection dans Le premier homme pliée sous la pauvreté et liée par la nécessité toute nue, au milieu d'une famille infirme et ignorante – fut sans doute Maria Casarès.

Cet amour ne fut pas simple et Isabelle Adjani comme Christophe Lambert rentrent corps et âme dans cet épisode mouvementé. Camus rencontre la comédienne en 1944 chez Michel Leiris.
L’auteur de L’Etranger est conquis par la comédienne exceptionnelle et la femme volcanique. Le couple devient célèbre au grand dam de l’épouse Francine. Après une séparation houleuse, Camus et Maria (devenue vedette) reprennent leur relation. Elle plaque Jean Servais, et Camus continue sa double vie.  Leur liaison durera jusqu’à sa mort. Même s’il connaîtra encore des émotions amoureuses avec Catherine Sellers, Maria restera en quelque sorte L’Unique dont le caractère hispanique fait le lien entre l’Algérie et le France, le passé et le présent.

Toute cette correspondance (partielle) permet de suivre les épisodes de cet amour qui oblige parfois des télégrammes urgents et parfois des lettres plus sereines. L’amour rend Casarès insomniaque. Camus ne perd pas le sommeil.  Mais il pense toujours à sa belle comédienne habitée néanmoins de doutes et de question qui ne sont pas sans causes. La comédienne le dit à son amant : J’ai passé des heures dures de mélancolie et de révolte successivement à en perdre haleine » et avec un entêtement de  galicienne elle se retrouve souvent « perdue, déséquilibrée, désépaulée. Camus tente de la rassurer…
Existent jusqu’au bout la même flamme et violence de deux amants nourris de la chaleur de leur terre : l’Algérie pour l’un, l’Espagne pour l’autre. Les 5 h 30 d’une telle écoute est passionnante.

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Albert Camus et Maria Casarès, Correspondance (1944-1959), coll. "Ecoutez lire", Gallimard, Paris,

 

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