Assise, une rencontre inattendue

Au moment de choisir son prénom français, avant d'être le poète et le spécialiste de peinture que l'on sait, avant d'être de l'Académie française, c'est tout naturellement qu'il choisit François, en hommage à l'auteur du magnifique Cantique des Créatures qui lui aura donné ses premières émotions intellectuelles et religieuses, au sens pure du terme. 

Dès qu'il en a l'occasion, François Cheng se rend en pèlerinage à Assise, où le Saint a eu ses révélations, a consacré sa vie à la contemplation et à l'enseignement. Il s'astreint à la contemplation lui-même, s'imprègne de la sainteté du lieu et tente de retrouver cette pureté initiale qui mit Saint François en état de recevoir la lumière céleste.

"Ce qu'il voit lui dit qu'en dépit de tout il y a lieu de louer. Quoi d'autre, sinon la Création même, avec la splendeur du ciel étoilé et la magnificence de la terre féconde, cette Création qui un jour, à partir du Rien, à fait advenir le Tout ? En louant, il voit se dérouler tout le processus de l'avènement, une donation totale pour laquelle il y a tout lieu de dire sa reconnaissance. Il reconnait le fait que miraculeusement l'Être est, et que grâce à ce fait premier, tout aussi miraculeusement, lui, le minuscule, il est."

François Cheng consacre un très beau texte à celui qui fut son premier maître, et dont l'enseignement et la lumière propre continuent de rayonner sur ses propres travaux. Ce maître dont la rencontre marque, pour Cheng, la fin de l'exil et sa naissance en tant qu'homme.


Loïc Di Stefano

François Cheng, Assise, une rencontre inattendue, Albin Michel, novembre 2014, 51 pages, 9,50 eur

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.