Patricia MacDonald, Personne ne le croira

Les Winkles font partie de la middle class américaine. Plutôt heureux, ils ont une maison, un travail. Une fille aussi, Lisa, vingt ans, brillantissime étudiante en médecine. Elève précoce, elle a obtenu son bac à quinze ans. Seule ombre au tableau, elle a eu une petite fille de père inconnu à dix huit.

Qu’importe, ses parents assez réprobateurs au début ont adopté l’adorable Sydney pour lui permettre de poursuivre ses études et la vie s’écoule calme et tranquille. Jusqu’au jour où Lisa est accusée d’avoir tué son dernier petit ami et de lui avoir volé un chèque. Elle est condamnée pour le vol, ne fait que deux mois de prison, mais entre temps ses parents ont tout appris des pires penchants de leur fille.

Conscients que leur petite fille n’est que le jouet de Lisa et que son innocence est gravement menacée, ils fuient à travers les Etats-Unis avec l’enfant. Quittent tout du jour au lendemain pour recommencer une autre vie loin de leur fille aux tendances psychopathes.

Leur descente aux enfers est aussi rapide que prodigieuse. A leur révolte se mêle l’amour filial qu’ils ne peuvent s’empêcher de ressentir. Aux remords et à l’incompréhension, la menace à l’égard de la petite fille.

Dans ce roman, Patricia Mac Donald va au bout d’une logique implacable : que faire si son enfant est prêt à commettre l’irréparable ? Quelles responsabilités évoquer ? la précocité de Lisa ? oui, mais quelle est la part de l’inné, quelle est celle de l’acquis ? Qui a failli et quand ? Faut-il la croire quand elle reproche à ses parents de n’avoir été que des gens moyens, voire médiocres face à ses dons prodigieux ? Faut-il mettre en cause la relative solitude de la jeune fille toujours en avance de quelques classes et  en décalage par rapport aux enfants de son âge, ou est-elle tout simplement et depuis toujours habitée par le mal ?

L’auteur ne le dit pas mais livre avec Personne ne le croira un roman au suspens vertigineux, aux interrogations infinies.

 

Brigit Bontour


Patricia MacDonald, Personne ne le croiraAlbin Michel, mars 2015, 343 pages,  20, 90 euros.

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