Lumière noire

Flora Dane, 27 ans passe une soirée alcoolisée dans un bar de Boston. L'homme qu'elle a séduit la brutalise, le barman de l'établissement vient à son secours. Cauchemar : au lieu de la sauver, il la kidnappe et l'enferme dans un sous-sol insalubre. Mais la jeune blonde apparement écervelée a de la ressource : avec un sang froid peu commun, elle réussit à anéantir son ravisseur. Aux policiers qui l'interrogent, elle affirme froidement que le barman est un tueur en série et qu'elle en a la preuve. D'ailleurs, sur le champ, elle appelle un agent du FBI, au grand dam de ses interlocuteurs.

Ils apprennent qu'elle a déja été victime d'un enlèvement. Durant 472 jours, elle a vécu dans une boîte de la taille d'un cerceuil. Son ravisseur, un routier a été tué. Depuis, elle traque les tueurs en série, notamment celui d'une jeune fille disparue quelques mois plus tôt, Stacey Summers dont on est sans nouvelles. Les enquêteurs qui découvrent sa chambre tapissée de coupures de journaux relatant des faits divers ont un sombre pressentiment.

Entre réminiscences de sa captivité et mise en danger, elle se protège et s'expose à la fois, joue à un jeu si dangereux qu'elle est enlevée une troisième fois et se retrouve à nouveau prisonnière dans le noir de ce qui semble être un caveau. Un suspens intense débute alors : qui a pu la surveiller pour vouloir sa fin puisque ses deux premiers agresseurs ont péri ?

Dans ce dixième roman, Lisa Gardner, lauréate en 2011 du Grand Prix des lectrices de Elle, pour La maison d'à côté, poursuit une oeuvre singulière dans la lignée des auteurs anglo-saxons. Ses personnages entre rigueur et emphathie, dont l'enquêtrice D.D Warren, évoluent dans les milieux les plus glauques et n'en sortent jamais indemnes.

Loin des romans noirs où l'action prime sur les ressorts psychologiques, les livres de Lisa Gardner maintiennent un subtil équilibre entre terreur et humanité.

Brigit Bontour

Lisa Gardner, Lumière noire, Albin Michel, janvier 2018, 503 p. -, 20,50 euros

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