Alessia Valli : dolce vita

Certains morceaux de l'héroïne de Folles vies quittent sa tribu pour aller vivre avec des animaux violents dont la meute fut pour elle espérée. Elle se laisse donc partir, fait tout pour que ces bêtes sauvages l'acceptent. Mieux : elle en devient une.

Certes Alessia Valli est polie. Tout cela elle le dit de manière feutrée et (presque) convenable. Le presque est important. Et celle qui se fait appeler Audrey (car elle s'identifie à la Hebburn de Sabrina) ne se laisse pas tromper par des inclinations tumultueuses. Elle ne sera pas une bête : juste sa peau sur un écran.
Elle se rappelle qui elle fut en des temps plus anciens. Plus anciens mais pas forcément très lointains. Et c’est pourquoi elle lisse ses blessures les plus profondes. Elle sait que le temps presse car il passe même si elle est bien jeune encore.

Il est possible que sous sa peau fuyante ou caressée elle redevienne complète. Nul ne peut le savoir puisque l'héroïne elle même n'en est pas sure. Et s’en vanter ne serait pas bien. Pour le moment elle effectue bien plus qu'un acte de présence : elle vit sa vie.

Mais dans sa solitude quelqu'un entera-t-il vraiment ? Le temps passe. Mais ne presse plus forcément.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Alessia Valli, "Folles vies", Fauves éditions, avril 2019, 170 p.-, 17 euros

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