Alison Bignon : présence de l'exilée

Alison Bignon crée des œuvres rythmiques et hymniques par l'intermédiaire d'un art abstrait dont l'objet est la recherche de l'élévation. Son alliance avec les dieux passe par des images de l'indicible et du mystère. Ce schéma n'a certes pas valeur de loi mais il met en évidence le fait que l'art est toujours l’apparition de l’invisible et la résurgence de l’antérieur. Tout s’élève dans une nuée glorieuse selon un rite de cérémonies discrètes.
L'artiste ne propose rien de frivole, elle cultive une merveille tout en adresse et raffinement pour la perception et l'accomplissement d’aubes tropicales mais en dehors de tout exotisme. . L'œuvre est cachée en ce qu'elle montre, elle montre aussi ce qui doit rester caché. Ce qui se dévoile, ce qui se dérobe, l'évidence et la dissimulation passent incessamment l'un dans l'autre, s'échangent, se saisissent pour l’accomplissement ou tout au moins l’approche de l'insaisissable.
Jaillit une présence de l'absolu lointain. On peut parler de pureté là où l'artiste cherche la profondeur de vérité. Elle naît de l'inquiétude où Alison Bignon baigne en ses longues migrations. Il s'agit de mettre quelque chose à l'abri des moments de foudre pour qu'émerge une beauté. Elle devient le secret de l'existence pour peur que celle-ci soit habitée. Avec la créatrice nul ne peut en douter.
Jean-Paul Gavard-Perret
Alison Bignon,Helene de Senneville Gallery, 2017.
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