Amélie Nothomb, Le crime du comte Neville : Une fable humaniste

Le comte Henri Neville a deux passions dans la vie : son château du Pluvier et sa famille. Hélas, les temps sont durs et il doit vendre  sa bâtisse, mais pas  avant une dernière fête somptueuse.

 

Tous les ans en effet, il réunit la fine fleur de l’aristocratie pour une soirée inoubliable. Même si lui et les siens doivent se serrer la ceinture le reste de l’année.

 

Sa femme et ses aînés sont compréhensifs. Reste Sérieuse, la petite dernière,  en plein âge ingrat qui n’aime rien, ne s’intéresse à rien.

 

A cet avenir funeste, vient s’ajouter la prédiction d’une voyante qui ayant retrouvé la jeune fille gelée une nuit dans le parc se sent autorisée à lui affirmer qu’il tuera quelqu’un lors de ce raout.

 

Le comte, homme de devoir recense les invités qu’il n’aime pas comme potentielles victimes avant de  revenir à la raison : cela ne se fait pas dans son milieu de tuer quelqu’un dans ces conditions. En pleine confusion, Sérieuse, qui envisage distraitement la mort et écoute aux portes, s’offre en victime. Le comte refuse puis accepte, ne sachant plus trop que faire.

 

En effet, élevé dans la nécessité du paraître, il perd de vue dans son obsession de la réussite de sa réception l’essentiel d’une relation entre un père et sa fille : l’empathie, l’écoute, la compréhension.

 

Heureusement, un lied de Schubert et une vieille dame amoureuse changeront le cours du destin de la famille dans un dénouement drôle et inattendu.

 

Dans ce vingt-troisième roman, Amélie Nothomb offre une fable humaniste plus profonde qu’il n’y paraît de prime abord, dans un milieu qu’elle connaît bien, la noblesse belge.


Brigit Bontour

 

Amélie Nothomb, Le crime du comte Neville, Albin Michel, août 2015, 144 pages, 15 €


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