Mentir n’est pas trahir d’Angela Huth : raz de marée conjugal

Un roman original et fin où s’exprime à la fois pudeur britannique et transports amoureux inavouables.

 

Mais quelle mouche a donc piqué les éditions Quai Voltaire ? Le titre du dernier roman d’Angela Huth était Deceiving is so easy que l’on peut traduire par « Trahir est si facile », autrement plus rigolo que le gloubi-boulga du titre en français. Ne vous fiez donc pas au titre, car l’auteur du formidable Les filles de Hallows Farm et de Quand rentrent les marins signe là un livre poignant sur le triangle amoureux, les soubresauts de la vie et la bourgeoisie anglaise en proie au désir.

 

Gladwyn a trouvé l’amour en Blithe, la sécurité aussi. Ils habitent avec Tom, leur fils, dans une belle maison et leurs journées se passent sans anicroches aucunes à l’ordre établi. Gladwyn se croit heureux et peut être même l’est-il, mais il suffit d’un vélo renversé sur le bord d’une route, d’une jeune fille, Lara, légèrement blessée pour que le destin s’emballe. Peut-on aimer deux personnes à la fois, comment vivre une vie faite de mensonges et de tromperies quand on est fondamentalement un homme bien ?

 

Tout ceci pourrait n’être qu’un vaudeville de plus, mais Huth instille doute et inquiétude chez chacun des protagonistes jusqu'à la conclusion, complètement originale, qui emporte tout sur son passage. Une musique originale dont on se souvient longtemps.

 

Ariane Bois

 

Angela Huth, Mentir n’est pas trahir, traduction d’Anouk Neuhoff, Quai Voltaire, janvier 2015, 304 pages, 21 €

 

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