Anja Niemi : femmes sous influence

                   



 

Dans les photographies d’Anja Niemi le cintrage classique se décline et se dessine en données étrangères. Insolente l’artiste donne au corps une insolvabilité qui néanmoins permet de dénouer certains concepts inhérents au système de représentation. Les héroïnes deviennent des insurgées presque malgré elles.

Sans assise ou déboîté le corps à la fois rentre en lui et en sort de manière intempestive. Il devient un indice créateur d’ouverture par l’audace d’une écriture photographique qui ne fait plus de la femme un simple support mais un manifeste de l’anticonformisme autant du genre que de la vision de l’amour ou ce qui en tient lieu.

Certaines  blessures du réel ne demandent qu’à s’asseoir près de ces héroïnes dans un besoin mélancolique de partager le chagrin du temps passé ou de trouver dans leurs masques des reliques  de la vie cachée. Joies ou désastres peuvent se succéder avec un tragique ou une ironie affichée. L’artiste casse les codes de l’éros d’un genre qui souvent cultive une effraction éculée et un narcissisme outrancier.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

Anja Niemi, « Photographing in costume », The Little Black Gallery, jusq’au 2 mars 2017.

 

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