Anne-France Abillon : retour amont

 

Ayant fait la découverte "soigneusement pliés dans de vieilles boîtes en carton de vêtements d’enfants, souvenirs accumulés", à travers ces différentes sources alimentées par son hypersensibilité face à tout ce qui la touche et sa spiritualité Anne-France Abillon, trouve là des sources de création.

Elle a transformé ces reliques en "manteaux d’âmes". Ils ont fait « naître des émotions indéfinissables tissées de délicatesse, de mystère et de lumière. Désir d’éternité." L’ensemble est présenté sous forme d’installation d’une structure végétale, de 16 photographies sur papier japon , de deux théâtres lumineux et d’un tambour à broder.

L’artiste refuse l’art en boîte ou muséal. Elle organise des situations qui échappent aux classifications.
Tout devient pour elle expérimental mais chaque œuvre ne se referme pas sur elle-même : s’y produit un échange avec le public avec un appel à une forme de métaphysique à travers les matière. Pour autant l’artiste ne bascule jamais dans l’à-peu-près d’un simple actionnisme.
Tous ses mixages recueillis et recyclés servent d’énergie spirituelle.

A la fête dionysiaque  Anne-France Abillon préfère l’élévation. C’est pourquoi son œuvre ne cesse de bouger. Et si l’art ne change rien il permet de témoigner d’une utopie nécessaire pour permettre de conserver “l’envie d’être en vie” et pas seulement d’exister.
Refusant le sacrifice du Féminin, ouverte à tout, l’artiste se laisse guider par ce qu’elle voit, touche, rencontre dans l’émotion du sensible "sous l’angle de l’éternel et de l’éphémère".

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Anne-France Abillon, Manteaux d’âme, Bouillon Kub, Orval, novembre 2017.

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