"Le Pacte des Assassins", la société secrète des tueurs millénaires

Josephine est une adolescente un peu réservée, un peu ronde, juste tranquille, fan inconditionnelle de Britney Spears. Certes, elle est orpheline depuis ses quatre ans, mais elle est heureuse. Son grand-père archéologue s'occupe d'elle avec beaucoup d'attention, en fait une jeune fille cultivée, indépendante et, à l'aube de ses seize ans, une jeune femme bien dans sa peau. Mais tout change quand, lors d'une visite au Louvres, des hommes en noir la poursuivent, abattent son grand-père et qu'une grande femme noire au visage scarifié lui propose son aide, de lui révéler quelques secrets — dont la vérité sur ses parents — si elle accepte de l'accompagner dans  une ville souterraine secrète, nichée au coeur du désert jordanien, à Pétra, dont les sous-sols abritent un temple, celui d'une secte qui prétend intervenir sur le destin de l'humanité en commettant quelques meurtres "utiles", comme celui, fondateur, de Jules César... 

Le roman est construit de fichiers audio récupérés par l'auteur, qu'on présente comme un ex-agent d'Europol en fuite depuis qu'elle a eu accès à des secrets, dont certains seront révélés dans ce Pacte des assassins. Cette méthode, classique (le vieux coup des carnets retrouvés...), permet de suivre de l'intérieur les aventures de Joséphine. L'action est trépidante et nous plonge dans une étrange quête qui va mêler l'histoire personnelle de l'adolescente à celle de l'humanité.

Si la narration s'inspire de quelques grands modèles (disons de Matrix pour le monde parallèle et le projet NEO à Harry Potter pour l'organisation de l'école et des factions...), la manière de mettre en scène la secte réelle des Nizârites, dîtes des assassins, est assez prenante pour emporter le lecteur sur les pas de Joséphine sans s'attacher trop aux quelques éléments improbables d'un scénario qui va un peu vite parfois... 

Sur les traces d'un Daniel Easterman, l'auteur qui se cache derrière Anne Beddingfeld (Anne Martinetti, qui a choisi ce pseudonyme pour mieux incarner cette histoire et rendre hommage à Agatha Christie dont c'est un des personnages) parvient à mêler mythologie et thriller avec beaucoup de réussite, et nous laisse espérer une suite à ce Pacte des Assassins des plus réussis (mieux que la couverture un peu moche...).


Loïc Di Stefano

Anne Beddinfeld, Le Pacte des Assassins, Rageot, "Thriller", avril 2013, 224 pages, 9,90 eur


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