Annie Cohen : narration intime

La narration devient ici miroir second ou glace sans tain. Elle laisse voir à travers elle ce qui se profile et se passe au cœur du réel.
Le langage devient celui de la contradiction pensée. C'est un acte se produisant ici dans le temps de la dépression.

Parfois chez Annie Cohen l'art en trace le dessein. Mais e qui est  dessiné en termes d’espace trouve ici une autre donne. 
Reste une place à l'autre  pour que survienne un monde, et que l’in-fini se retire de soi-même en un point. Et ce retirement laisse survenir un univers dont le récit demeure dépendant d’une "histoire de l’œil" (Bataille) mais surtout histoire de  langue. 

Sans elle le monde est un chaos de forces dont l'auteure reste parfois dominée. D'où son recours à certains expédients.
Chaque instant du récit devient un point mouvant… C'est aussi un paysage, une habitation, une architecture au sein d'une multiplicité de points de vue sur le monde. Sans eux celui-ci se trouverait non existant.

Jean-Paul Gavard-Perret

Annie Cohen, Les musiques de l'âme, Des Femmes - Antoiette Fouque, mai 2022, 176 p.-, 16€

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