Les reprises de Flynn Maria Bergmann

Le créateur présente ici le deuxième numéro du FlynnZine qu'il définit comme "la bande-son d’une zone de solitude qui façonne l’amour". On y retrouve les K7 du peintre Alexandre Loye reprise à la plume.

Certes une telle collection est obsolète mais elle est là justement pour rameuter un monde déjà avalé et c'est une manière de rameuter des fantômes de divers types à travers mots, papiers froissés, collés voir cloués et gribouillés. D'où le surgissement d'un puzzle étrange . Il devient pour Bergmann la façon de combler un vide avec une prise particulière.

L'artiste est aussi écrivain. Il fabrique un artzine échevelé où tout se mêle mais non parfois sans un ordonnancement plutôt classieux. Le FlynnZine peut se passer de main en main et échappe au marché de l'art classique et ses galeries comme aux publications livresques "dures" , précise-t-il.
Et il est vrai que le format journal évite tout fétichisme et Bergamnn d'ajouter que ce produit peut "finir par emballer ta porcelaine le jour où tu déménages...

Mais il existe une belle leçon à retenir : ce n'est pas parce que les objets s'éloignent qu'ils diminuent. Et c'est pourquoi existe ici un écho des fanzines punk-rock qui firent ses délices dans les années 1970 du siècle précédent. Flynn Maria Bergmann reprend leur esthétique perturbée et kaléidoscopique pour scénariser le monde et les groupes de musique qui se servirent largement de cette expression afin de visualiser leur univers dans divers dégradations de couleurs et graphismes.

Jean-Paul Gavard-Perret

Flynn Maria Bergmann , FlynnZine #2, art&fiction, Lausanne, 2020

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.