Dans une période où la préservation de l'animal devient primordiale (pangolin ou chauve-souris excepté) Pascale Favre mêle textes et dessins afin de mettre en scène son lapin nain, domestique et psychopathe comme beaucoup de cette espèce presque humaine...

La Genevoise spécule sur notre rapport de souveraineté et de propriété eu égard à cet astéroïde à quatre pattes nommé "Aster" par sa dame de cœur. Mais pas autant qu'elle l'espérait. L'artiste en herbes avait beau feindre de ne pas s'en laisser conter, le lapin trouva son compte dans d'habiles exercices de digression.

Entre drôlerie et mélancolie Aster reste un sacré cabot : il recherche plus les félicitations pour ses douteux exploits que les caresses. Et ce au moment où Pascale Favre, adolescente, espérait des brins de compassion envers son lapinou. Mais il préfèra ceux du serpolet. Ce qui n'empêche pas Pascale Favre de le laisser à porter de cœur et de lui trouver une inspiration pour les temps présents

Jean-Paul Gavard-Perret

Pascale Favre, Aster. Une vie de lapin, coll. Pacific, art&fiction, Lausanne, janvier 2021, 96 p., 27 CHF