Yu Youan : vers un futuriste à la chinoise


 

Yu Youan doit sa reconnaissance internationale à ses « Maos » et ses « Nouveaux Maos ». Ils ont  redéfini Le Grand Timonier  en tant qu'icône culturelle de la Chine moderne.  Il a repris les photographies célèbres de Mao  assorties de fleurs et d'objets  de la vie quotidienne dans des tableaux "à la manière de" (Gauguin, Warhol, etc.) ou en les opposant aux grandes icônes internationales (Whitney Houston, la Statue de La Liberté) pour les rendre plus amusantes et a priori moins politiques. On a affirmé que l’artiste chinois peignait Mao tel que Van Gogh l'aurait imaginé en Arlésienne aux cheveux roux : de fait il sait qu’une vision réellement futuriste s'inscrit en faux contre des images de commémoration fussent-elles celles qui ironisent un funeste du passé

 

Chef de fil du mouvement d’avant-garde du « Political Pop » qui, dans les années 1990, créa un style original en mêlant des éléments d’art occidental à d’autres issus de l’iconographie chinoise. Yu Yuan exerça une profonde influence sur la génération d’artistes qui suivit. Il s’est construit un univers dont l'objectif est d'intriguer par l'invention poétique plastique capable de prévenir la destruction imminente. En proposant ses toiles « torpilles » il poursuit une visée rédemptrice. Leur potentiel mimétique crée une éloquence visuelle : elle joue du velouté des surfaces, de diverses directions des formes et de la vulnérabilité dominatrice d'ensemble pourtant quasi guerriers. Les morceaux de figures agencées pour un effet de souplesse et de légèreté démentent leurs composants. L'aventure est spectaculaire et détourne d'une postmodernité déjà désuète.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

 

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