Emanuela Lucaci : le réel et son fantôme
Emanuela
Lucaci les fleurit néanmoins avec la perle noire de son art. Elle croit à la peinture-peinture qui
représente pour elle sa marque de naissance et sa fêlure secrète et lui permet de
combler celle de l’existence. Une telle approche provoque l’abandon et le
dessaisissement capables de poursuivre l’absence. Parfois elle semble s’alléger
et devenir illusoire. La genevoise se tient
de la sorte dans une marche forcée où chaque pas ramène à la question de
l’oubli et à la douleur inhérente au vide à combler. L’artiste peint dans un espace qui se distend et se dérobe
sans cesse devant le désir. L’œuvre offre donc la soif de construire la légende
d’être présent au jour. Un chemin s’inachève là où la femme devient parfois
star ou ange et dont le corps n’est que combustion lente en une frange du monde
à la frontière du réel et de l’imaginaire.
Jean-Paul Gavard-Perret
Œuvres visibles entre autres à la galerie Andata ritorno laboratoire d'art contemporain, Genève.
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