Les Geishas de Stephanie Mackenzie
Frémissantes, effleurantes comme arrêtées au bord du geste.
Mais tout autant lancées vers le haut en algues volantes
Ouvertes, refermées, ouvertes, attendant les regards
Les provoquant peut-être. Surement même.
Lumière poivrée sur les paupières
Actrices vigilantes des écarts rituels
Elles sont l’inverse de Madame Edwarda au bordel.
Fixes et frémissantes, l’intensité les fait paraître immobiles.
N’être persuadé ni de leur désir
Ni de leur supposée douceur. Enigme.
Leurs atours n’est pas ce qui rassure.
S’offrant elles se cachent
L’ange devient vénus à la fourrure de plumes.
Pour nourrir le vertige
Le voile hausse le ton.
Chaque geisha inculque le savoir-vivre à l’éros
La nudité s’efface elle n’est que sous jacente
L’apparence garde l’éclat du remisé.
Dans un imaginaire de permutation.
Le langage de l’apparat aimante.
Mais quand la représentation cessera
Le toucher la remplacera-t-il ?
Déesses supposées de la pure fiction
Des geishas aux hommes un seul cordon : l’attente
Toute érection est à portée du songe.
Jean-Paul Gavard-Perret
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