Diana Quinby : montrer et cacher

 L’artiste américaine Diana Quinby qui vit en France depuis 25 ans soumet le corps par ses dessins et ses photographies à une succession de tensions à la limite de ce qu’on nomme l’obscénité. Elle permet de mettre à jour divers types de transgressions capables de soulever des ambivalences. Sous le trait du graphite surgissent les distorsions que la vie inscrit dans la chair féminine. Cohabitent le sensuel, l’affaissement du corps bref les stigmates créés le temps. La « beauté » et la « laideur », le rayonnement et le pathétique sont omniprésents. Et ce quel que soit ce qu’ils saisissent de l’adolescence ou de la vieillesse.

Le  vêtement, peau de la peau, redouble et accuse les courbes, les grossesses voir même les difformités de l’intimité. L’artiste met en valeur  la contigüité que la  chair entretient. Cette perspective   rapproche Diana Quinby d’artistes comme John Coplans, Bacon ou Cummings par la recherche des failles qui ouvrent à une « exorbitation » plus qu’à l’exhibition ou l’exhibitionnisme. Emerge le jeu  du grotesque et de la pulsion désirante là où le vêtement lui-même  se définit comme un processus de l'intime. Il compose un « cairn » et fait de nous plus que des voyeurs : des correspondants clandestins. Sa présence  rend sensible une présence qui invoque Dionysos plus qu’Hermès  comme le dieu des lieux de passages et de ce qui sans eux seraient des vecteurs de simples archives ou d’oubli.


Jean-Paul Gavard-Perret 

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