Isabelle Zufferey-Dubord : vie cachée

 

 


 Isabelle Zufferey-Dubord ne cesse de montrer ce qui provoque  un effet d’abîme et qui sort d’un monde plus ou moins oublié. Chaque œuvre rappelle  que la vie tue mais que c’est un don. Comme les images elles-mêmes.  C’est pourquoi certains monothéismes les craignent.  Car donner, vraiment donner, est difficile. Les corps sans corps de la Genevoise provoquent des apparitions ésotériques aussi angoissantes que discrètes mais fascinantes. Une chemise de nuit crée ce qui n’est ni vraiment un nid ni vraiment un linceul. Le tout dans le noir de nuit et une forme d’absence qui n’enlève rien à  la question : que faire avec ces corps ? Car voici des corps. Mais que peuvent-ils faire ? Qui sont-ils en dépit des indices (ou des rébus) de la créatrice.

 



Chacun est « ouvert »,  reste inachevé. Il marche en lui-même mais des fantômes reviennent le hanter. Les morts habitent les vivants L’inverse est vrai aussi. Pour qu’ils persistent dans le cosmos à  travers l’étoffe plus ou moins liturgique de tous les processus gothiques qu’Isabelle Zufferey-Dubord. Ses « momies » bâtissent un mystère, leurs linges élargissent leur  secret.  Et dans leurs creux elles débordent la force de la vie contre le peu qu’elle est. Di bien que corps est secoué jusqu’au dernier frisson. Hors de l'existence ou hors du corps.  Mais dans tous les cas pas loin de son esprit.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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1 commentaire

Bonjour,


Les vivants habitent les morts aussi?

Pouvez-m'en plus, s'il vous plaît?

Un monde plus ou moins oublié?

C'est exposé où tout ça?