Elisabeth Reynaud raconte la vie de Niki de Saint Phalle

Né d'une famille aristocratique à demi ruinée mais dont il reste de beaux restes, élevée à l'ancienne, c'est à dire à la dure, Agnès de Saint Phalle, comme elle s'appelle encore, va subir l'absence d'une mère élégante et froide, et pire l'inceste d'un père dont elle ne se remettra jamais, dont personne ne voudra entendre parler, preuve qu'à l'époque, le linge sale se lavait en famille.
Son frère ne résistera pas aussi bien à cet environnement familial épouvantable. Niki survivra, s'inventera dans l'art, ne vivra que pour la création une vie tenaillée par le doute, mais dévoilera aussi une intégrité, une obstination sans faille qui mériteraient de la placer comme une icône du féminisme radical. Élisabeth Reynaud raconte bien, connaît son sujet et parvient à le faire aimer.
Les 240 pages s'avalent sans qu'on puisse reprendre haleine. Élisabeth Reynaud sait éviter le pathos mais pas tous les poncifs qui affleurent çà et là. Qu'importe, la vie intense de Niki de Saint Phalle ne laisse aucune place à l'ennui.

Durien

Élisabeth Reynaud, Niki de Saint-Phalle, Il faut faire saigner la peinture, L'Archipel, septembre 2014, 272 pages, 17,95 €

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