Chi Peng : western eastern

Dès sa petite trentaine ans, Chi Peng est l'un des photographes chinois les plus novateurs. Le réel et l’imaginaire sont invités à de mutuelles sauteries pour créer un univers parallèle (mais peut- être pas si éloigné que cela). Mêlant les  techniques numériques d'avant-garde et les sources d'inspiration traditionnelles. Dans sa série la plus célèbre « Journey to the West » il   se mettait lui-même en scène et intègra en ce projet le mythe séculaire du roi des singes Sun Wukong (connu en Europe par les Mangas et la série Dragon Ball Z) non sans complaisance (reproche que l’on peut faire aux artistes en général et chinois en particulier…) mais avec beaucoup d’humour facilement exportable – d’où son succès mondial. Mélangeant actualité et fiction il crée un monde à la substance vaporeuse dans lequel il est le premier narrateur.  

 

Son seul alter ego reste souvent  son propre corps qu’il met en scène pour entraîner une réflexion sur la société urbaine mutante. Il « image » les rêves et les tabous dont celui de l’homosexualité dont il ose proposer des reliquats sans équivoques au sein d’accouplements joués dans tous les lieux publics de la ville et non seulement dans les back-rooms. Artiste doué et doté d’une immense culture aussi classique que télévisuelle il s’intéresse de plus en plus à l’interpénétration des cultures « eastern » et « western ».


Cette interrogation est passionnante au moment où le monde bascule. Chi Peng devient le maître de cette nouvelle culture hybride où se mêle Hollywood à Bollywood, les Sumos aux Bouddhas, l’animalité aux plus éthérées sublimations mais toujours selon un traitement qui fait de tout geste artistique une aventure particulière et drôle. L'artiste devient le voyageur ailé, le superman mi-singe mi-dieu dont la chambre mentale n’hésite pas à s’exposer dans les rues pour montrer le vide qui les habite sous effet de trop-plein.

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