Ludovica Anzaldi : se méfier des apparences

Ludovica Anzaldi aime jeter le trouble et en déplacer les symptômes ou les fruits (cf. sa visitandine enceinte). Surgissent de la sorte divers types de défaillance avec le (beau) risque de s’y perdre. Le plus souvent grâce au nécessaire (mais suffisant) contour du nu. A travers lui la photographe décline diverses hypothèses entre ce qui sépare et unit, entre le « je suis » et le « si je suis ».

 

Grâce à de telles images la pensée devient spatiale. Chacun peut y chercher son chat, son blanc mental, son blanc manteau.  De plus chacun a conscience que la vie est parodique et qu'il manque une interprétation. Ludovica Anzaldi se garde bien d’en proposer une. Au centre de ses photographies il reste toujours un trouble, et au milieu des troubles leur photographie. D'un côté l’irréductible destruction d’un centre, de l'autre trop de corps. Avec le risque de s’y perdre, de disparaître dedans. Et en guise de consolation cette supplique adressée de facto à toutes pécheresse ou pêcheur  : « Pardonne leur, mon dieu, ils ne savent pas ce qu'ils font ».

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

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