Jean Frédéric Coviaux : images de l’image
Jean-Frédéric Coviaux utilise le blanc et le noir pour fondre la lumière et ébranler les apparences. Chaque femme en son éros est transformée en éther, éternité, mathernité. Au milieu de tels portraits d’autres œuvres sont bien différentes. Il s’agit de structures mathématiques, géométriques, cinétiques. En leur théâtre abstrait chaque lambeau est caresse. Celle-ci renvoie par effet de retour aux femmes. Existe un passage vers le tout autre et le même puisque la femme est la plus sublime géométrie dans l’espace et l’équation à plusieurs inconnues.
Chacune d’elle exprime l'inconsolable perte d’avoir dû quitter un paradis utérin. L’artiste le rappelle par ses éclairs d’énigme à fleur de vie sur une image de base métamorphosée par un foisonnement d’une pixellisation manuelle. Aussi exhaussées qu’elliptiques les femmes semblent appartenir aux limbes. Elles expriment une sensation de l'ineffable, cet ineffable qui étymologiquement ne se parle pas, ne peut être verbalisé mais qu'on découvre chez Coviaux. Il pose la question du corps et de son désir. Le noir et blanc toutefois l’abstrait. Preuve que la volupté est moins originaire que le natal en une œuvre blanche de limbe donc d’attente, de délivrance ou de séparation. Chacun l’appréciera selon sa perception.
Jean-Paul Gavard-Perret
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