Joseph Marr : Sugar metamorphosis (humain trop humain)


 

 

 

Joseph Marr construit d’abord ses corps enlacés grâce aux nouvelles technologies avant de les fondre dans une manière basique mais métaphorique : le sucre. La tendresse perle, éros devient turgescent dans ce qui paraît provisoire mais que l’artiste prend soin de mettre sous châsse. Le corps s’y allonge attendant le baiser ou un souffle imperceptible et lumineux. La matière donne l’impression d’une lave  brillante au sein de la fusion amoureuse des corps enchaînés à leurs ondulations. Le soupir s'y éternise dans le trafic des espérances en instance de déception (ou non)...  L'homme rayonne de féminin. La femme s'embrase de masculin. Un devient deux dans l'âtre. Les portes s'ouvrent à chaque battement du corps qu’il soit hétéro ou homo dans d’intrépides gerbes d’opales.

 

 

Entre le sauvage et le suave, la jouissance est toujours au cœur de l’œuvre. Y enfle les boucles d'orgasmes. Chaque sculpture glisse imperceptiblement hors du temps, hors de toute substance au moment où pourtant la chair demeure omniprésente. Chaque enlacement est bâti de fragilité. La douceur de la matière et des formes dissout toute vulgarité. Les corps émigrent de l'autre côté du miroir : une nuit en plein jour rêve d’un enlacement. Chaste ou non. Écho au creux de l'écho. Reflet de brillance. Au bout du cœur ou du sexe, tout en douceur, le plaisir s’échancre.  L'instant est tout le temps. Il suffit de fermer les yeux.  Eau et Feu. Terre et Ciel.  Sucre et suc. L'Amour et ses métamorphoses.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

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