L’érotisme-gothique de Maurizio Di Lorio

 

Adepte des angles audacieux Maurizio di Iorio fait du corps une quasi métaphore de l’éros décliné en prostrations perceptives. Le créateur  sort du registre du simple affect afin de porter vers une forme d’écoute. L’espérance n’est plus celle du corps mais pousse vers un autre rapport. Il ne s’agit pas d’embrasser le corps mais de l’envisager à travers diverses "peaux" qui le transforment en paysages sans fin voire sans faim en dépit de certaines poses « suggestives ».

« L’autre » devient ouverture à la différence. Elle (puisqu'il s'agit de femmes)  ne se milite plus au genre, au sexe. Le visage se dé-visage et ramène à la notion de sujet : dans sa différence il s’adresse au regardeur en un face à face qui appelle à la compréhension au sein d’une errance statique. La photographie érotique devient plus complexe et radicale qu’elle ne l’est habituellement. Elle efface une sensualité primaire en portant des charges sémiologiques qui déconstruisent le nu.

Jean-Paul Gavard-Perret

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