Margot Fabre & Fredérik Stender : plaisanteries de l’Eros


 

Les Danois Margot Fabre et Frederik Stender aiment à se faire passer pour des fétichistes et des pornographes. Néanmoins leurs œuvres à quatre mains sont plus jouissives (esthétiquement parlant)  que salaces. Rappelant par certains aspects celles de Picasso ou Masson elles s’amusent à fricoter d’Eros. Les phéromones traversent leurs dessins en toute allégresse. Ils proposent un abécédaire du sexe ou une sorte de Kamasoutra illustré. Quand un des deux artistes commence un incipit l’autre finit un voyage fantaisiste dans des suites de farces où il y a peu de freins et tant d’amour.


Isolés sur fond blanc les couples n’y vont pas de mains mortes. Chaque portrait de groupes est créé autant avec un enchantement charmeur qu’avec une distance critique. Les êtres sont noyés dans leurs émois en proximité et complicité joyeuses. Les uns font le jeu des autres et vice versa. Le tout en une  jubilation certaine.  Au romantisme fait place l’alacrité selon des cadrages particuliers qui échappent au simple pittoresque. Les corps sont précipités en certains abimes au sein de figurations en haute-tension  dont surgit une force d'attraction plaisante. Le dessin  devient une langue qui apparaît aux deux artistes comme un voile qu'il lui faut déchirer afin d'atteindre les choses qui se trouvent au-delà et qui fait de toute présence un carnaval des sens.

Jean-Paul Gavard-Perret

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.