Le paradis et les « vilains » : Joe Maloney.



 

Joe Maloney saisit l’ordinaire derrière lequel jaillissent vaguement les échos de fêtes organisées (parcs d’attractions, plages). La joie ne transpire pas pour autant - et c’est un euphémisme. Le réel fluctue en un no man’s land fait d’attente ou d’attention vague. Personne ne tient de rôles.  Les visages et les corps semblent plus fragiles là où il n’est possible de se payer de mots. Les petites éclaircies ou lueurs sont rares. L’être semble réduit au rang de ceux qu’on nommait naguère les « vilains ».

 

Certes ils ne sont plus ici assujettis au seul travail mais leurs moments de loisirs restent dérisoires. L’anonymat et le commun règnent implacablement en seuls maîtres dans ce qui devient la parabole d’une certaine laideur qu’assume à dessein le photographe. La merveille n’appartient plus à un tel monde, elle est prise en revers dans les lieux qui théoriquement l’englobent et devraientt être son centre. De telles fantasmagories, les personnages du photographe semblent n’en avoir même pas entendu parler.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

 

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