Les photographies ambiguës de Tasya Van Ree


Tasya Van Ree s’affiche comme photographe lesbienne. L’artiste américaine fait souvent des portraits de célébrités en usant d’une technique sophistiquée et selon un mixage du langage d’Ellen Von Unwerth et d’Helmut Newton. Laissant libre cours à son imaginaire désinhibée  la créatrice est toujours à la recherche de la beauté même si elle donne parfois à ses clichés un caractère « photojournaliste » tout en le mêlant à la photo « fashion »  afin de capter des gestes candides, des expressions pondérées mais aussi des postures de séduction plus appuyée.



 


Un de ses “sujets” de prédilection est sa muse : l’actrice Amber Heard. Elle est selon ses propres mots ce que  « Gala était à Salvador Dali, Kiki de Montparnasse à Man Ray et Beatrice pour Dante ». L’artiste a été la cible des politiciens anti-gays américains mais cela a plutôt servi sa cause et son œuvre. Luttant pour l’égalité des êtres quelque soit leur genre, ses clichés - le plus souvent en noir et blanc - s’offrent à de multiples interprétations. Elles ne sont pas forcément celles que voudraient générer la créatrice. Preuve que l’œuvre est plus complexe qu’il n’y paraît. La séduction y joue autant du lyrisme que de l’ironie. Elle taraude l’inconscient du « voyeur » à son insu. La sensualité évidente fait parfois le jeu du plaisir, de la mélancolie douce, un romantisme et bon nombre d’émotions. Sans doute parce que l’artiste travaille dans différentes directions : sexualité, idiosyncrasies, réflexion sur le corps de la femme comme sur les conditions de sa narration.

 

Jean-Paul Gavard-Perret


Macadam Gallery, Bruxelles.

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