Hommes sous influence - Namio Harukawa


 

Namio Harukawa renversa l’arsenal érotico-pornographique : si l’homme reste un porc mais il n’a plus rien d’épique. La femme le domine et le force à devenir son objet de plaisir. Souvent il a les mains menottées et doit accepter son statut d’objet. Le style graphique est parfois proche de la caricature (à la Dubout) mais parfois tire vers la gravure libertine. 

La femme est pulpeuse, l’homme ridicule. Son rôle n’est que celui d’un sex-toy en rien totémique.  Il est voué à l’ersatz de pénétration. Seule la langue qui s’agite  affecte la femme qui accorde à l'objet de plaisir un mépris sidérant : la distance entre elle et lui est immense au sein d’une proximité agissante. La dévorante voluptueuse au port de reine demeure la lumière noire de la puissance de la féminité charnelle rarement évoquée dans les iconographies quelles que  soient les époques et les cultures.
L’image avec Harukawa remonte à un monde ignoré où sont renversés les rôles. Le pauvre « diable » ne se débat même plus en passant du paroxysme (dont il se prévalait jusque là) dans l’abîme au sein d’un sexuel dont il est expulsé. En de tels  « plans » il est à peine le pion, la mine et encore moins le crayon. Dans chaque dessin sa tête est écrasée et au mieux réduite à un cimetière sous la lune.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

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