Namio Harukawa renversa l’arsenal érotico-pornographique : si
l’homme reste un porc mais il n’a plus rien d’épique. La femme le domine et le
force à devenir son objet de plaisir. Souvent il a les mains menottées et doit
accepter son statut d’objet. Le style graphique est parfois proche de la
caricature (à la Dubout) mais parfois tire vers la gravure libertine.
La femme est pulpeuse, l’homme ridicule. Son
rôle n’est que celui d’un sex-toy en rien totémique.Il est voué à l’ersatz de pénétration. Seule
la langue qui s’agiteaffecte la femme
qui accorde à l'objet de plaisir un mépris sidérant : la distance entre elle et
lui est immense au sein d’une proximité agissante. La dévorante voluptueuse au
port de reine demeure la lumière noire de la puissance de la féminité charnelle
rarement évoquée dans les iconographies quelles quesoient les époques et les cultures. L’image
avec Harukawa remonte à un monde ignoré où sont renversés les rôles. Le pauvre
« diable » ne se débat même plus en passant
du paroxysme (dont il se prévalait jusque là) dans l’abîme au sein d’un sexuel
dont il est expulsé. En de tels« plans » il est à peine le pion, la mine et encore moins le
crayon. Dans chaque dessin sa tête est écrasée et au mieux réduite à un
cimetière sous la lune.
0 commentaire