Archéologie du fugace : Evelyne Axell


 

 

Le Pop’art d’Evelyne Axell est plus complexe qu’il n’y paraît : sophistiqué, impertinent et directe il s’alimente d’une réflexion perpétuelle sur le sens des images mais tout autant sur celui des êtres.  S’élevant contre la notion de chef d’œuvre l’artiste ne brade pas pour autant la peinture et ne néglige pas ce qui  - hélas - désormais passe en second : le beau. Sous prétexte qu’elle est affaire de goût, cette notion au fondement de l’esthétique serait désormais vide de sens. Voire… L’artiste le prouve. La beauté possède  chez l’iconoclaste belge comme parfait synonyme le terme d’énergie.  Celle-ci devient à la fois l’élan et la résultante d’une peinture qui décale le réel de ses miasmes.

 

L'attraction sexuelle n’est pas absente mais on est loin de l’éloge basique de la libido. Exit les haïkus plastiques du désir tout comme - et à l’inverse - les images d'extase sublimatoire et transcendante. Les œuvres sont des signes ironiques et jubilatoires. Faisant preuve de maîtrise technique l’artiste casse la « vulgarité » des images médiatiques. Le « pouvoir » de l’analyse, la fonction de partage de l’art donnent droit à l’émotion. Elle n’est pas narcissique mais permet l’accroissement de la conscience de l’existence. Contre les pièges d’une peinture « discursive », pour  Evelyne Axell  le monde devient un pommier en fleurs. Le spectateur est interpellé devant ce débordement de couleurs et de formes qui jouent de la suggestion. Il y a là  l'esprit, le réel, le rêve, la force, la tendresse, la poésie, la liberté. Surtout la liberté qui échappe  aux lois surnuméraires.


Jean-Paul Gavard-Perret

 

 

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