Anna Skladmann crée ce que J-P
Faye nomme « une production d'actions supplémentaires au déjà vu »
pour le faire capoter du côté de quasi-ignominie. Et ce même au-delàde la simple morale par les programmations
que fait subir à des filles pré pubères le système médiatique en ses
aberrations. Les victimes en sont les complices selon un système
d’appropriation et des schémas de reproduction pour le moins ambigu où divers
champs se croisent.
La
photographe montre comment l’art se soumet à un charnier médiatique plus ou
moins souterrain dont chacun croit tirer profit : ce qui est vrai pour les
tireurs de ficelles mais faux pour les victimes consentantes. La créatrice
montre la manipulation iconographique et le mauvais goût au sein d’un
renversement de la rhétorique admise.
A
travers "ses" poupées déjà brisées Anna Skladmann crée une satire
d’une société et ses obsessions douteuses pour satisfaire la clientèle plus
équivoque que ces prestations organisent. Le mythe contemporain de
l’ « entertainment » est mis à nu : les grandes espérances
sont en bernes et les illusions perdues sous prétexte d’une formule (oh combien
spécieuse en ce cas précis) : "dans notre monde, en dehors des femmes
et de leur culte nous ne pouvons n'être pieux que de rien". Voire… Ici la
beauté n’est qu’une éprouve d’une laideur implicite sourdement fomentée.
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