Disparition du photographe Charles Gatewood












Charles Gatewood vient de mourir après avoir photographié pendant  50 ans la face cachée des Etats-Unis et ses scènes underground.  L’artiste a parcouru les lieux interlopes de La Nouvelle Orléans, Los Angeles, San Francisco, New-York : il a exploré l’off-scène afin de donner une vision anthropologique de ce qui ne se montre pas.

Il a commencé son travail en explorant  la pauvreté urbaine, les mouvements sociaux et a proposé des  portraits de musiciens, activistes, écrivains, artistes et célébrités (Dylan par exemple) qui l’ont fait connaître. Puis il s'est intéressé à des scènes plus sombres et radicales (SM entre autres). L’œuvre se rattache à la recherche du  plaisir, de sa peur ou de son risque comme de son exacerbation à travers des photographies qui deviennent des  narrations  souvent considérées comme décadentes.








Ses œuvres représentent une plongée dans le monde énigmatique du fantasme. La féminité, la masculinité homo ou hétéro sont  évoquées frontalement - même lorsque les modèlent tournent leur dos. L’érotisme reste moins obscène qu’il n’y paraît : il est l’image d’une quête intime de ce qui se dérobe à une vision dite « normale » du monde ( « J'ai envie de faire des photos qui tuent » disait l’artiste)  et pour éclairer le nocturne sous effet de jaspe et d’onyx.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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