Emile Morel : Matamores, déesses et toutous un rien snob

 

Adepte des figurations intempestives Emile Morel reprend contes, fables et légendes par son imaginaire aux débordements baroques. Aux évocations rieuses ou évanescentes  se jouxte une luxuriance crépusculaire, déliquescente mais intensément drôle. Dans un grand mixage une confiture de références crée une réalité réenchantée. L’art classique se marie au pop via le numérique. Le surréalisme lui-même est relégué au magasin des antiquités dans une « iconoplastie » compulsive et délirante mais toujours tirée au cordeau et à quatre épingles.

Emile Morel crée un style impeccable afin de mettre à mal les sujets classiques par  décalages. Des Suzanne aux Saint Bernard, des Barques et des Parques au seins nénuphars, des Chevaliers rose buvard, de bons petits diables traités avec finesse et humour  sortent des dogmes caparaçonnés et sont renversés cul par-dessus tête. Demeure toujours une force juvénile et corrosive. Le propulsif l’emporte sur le prostré,  le viscéral sur le statuaire. Les femmes ont du chien. Il est parfois snob.

Jean-Paul Gavard-Perret

Emile Morel, Leporello, Higgins Editeur, Saint Jean de Mont, 2016.

 

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