Chant des oiseaux parmi les ombres appesanties : Zoé Wolf


 

Dans les poèmes de Zoé Wolf  (aka Carole Cohen Wolf) comme dans ses portraits jaillissent les traces d’anatomie de haut-relief entre l'ombre et la lumière. Y rôde la claire ablution d'aube. Tout est calme, là où la créatrice vit et où "habite un citronnier / jeune, un peu timide et pourtant généreux". La poétesse et artiste n'ignore rien de lieu où "poussent des menthes sauvages et du basilic bleu, des glycines, du laurier et du bougainvillier". Il n'y a rien à craindre et tout à rêver dans les courbes aussi baroques que classiques de l'écriture et des photographies.

 

Puisque nous sommes en Italie, nécessité oblige : «  quelques vespas  filent dans la journée ». Mais  tout coule d’une source qui lance ses bras fins sous de tout petits ponts ». Il faut s'y engouffrer. Se mettre en attente. Qui sait ? Une main peut se lever, s’en aller loin du bras. Surgit un courant chaud dans l'épaisseur cachée. Chaque texte, chaque image est une histoire de voix autant que de chair impalpable. L'un et l'autre leur donne une autre dimension. Projections. Sans se faire un cinéma (muet). Dans le présent  : son envahissement. Zoé Wolf dans son parfait silence peu à peu se révèle en son essence jusqu’à son Assomption dans ses rituels qui permettent de toucher à un seuil de l’intime sans jamais le franchir.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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