Alex Kanevsky : les épuisées


 

 

Les femmes « autistes » d’Alex Kanevsky nous font face ou nous tournent le dos. Sur une chaise, un lit ou au sein d’une étendue d’eau, elles sont absentes à elles-mêmes. 
Elles se découpent et se diffractent avec seulement la détresse soutenant leur corps échoué. Les narrations plastiques sont terribles là où des couleurs ils ne restent que des ombres aux douteuses évidences dans la perte de réaction aux dynamiques du réel. 

 

Un tel travail prouve que la peinture figurative est loin d’être morte. Mais Kanevsky en finit avec la trahison ou le mensonge de l'exhibition de seuls temps forts. Une émotion nouvelle surgit de la dissolution des apparences. Ne restent que l'amorphie, l'inanité, l’esquisse du néant au moment où ce qui reste d’énergie se perd, se dilue.
La peinture ne semble plus capable de demeurer formatrice ou conductrice. Mais sa dynamique du creux porte l’image à la valeur d’aura et donne à l’œuvre sa paradoxale puissance de confrontation avec l’innommable.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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