Agneta Sofiadotter : l’ours et la poupée


Le travail d’Agneta Sofiadotter se décline en de subtiles compositions lumineuses sur divers supports dont le plexiglas. Personnages et animaux  sont en quelques sortes nos propres reflets. Que ces petits sujets soient individualisés ou groupés en un effet de masse, tout est indéniablement d’une esthétique gracile qui doit se lire aussi au second degré pour parvenir à entrer dans l’émotion délivrée par l’artiste.

Troublants et  très souvent à la limite du paradoxe les dessins  génèrent beaucoup  de jubilation et d’humour. Mais si l’on passe un degré supplémentaire de contemplation, voici qu’apparaissent tout l’intérêt et la complexité de ces créations. Les formes contredisent les glacis des couleurs et jouent de vrais rôles de composition aux irisations sans cesse changeantes.

Agneta Sofiadotter renouvelle des dispositifs stratégiques. Son (faux) libertinage  (il est de fait le contraire) ne joue plus sur la séduction. L’artiste a bien d’autre chose à proposer : un début pour faire autre chose dans un mixage de force et  fragilité où plane toujours une sorte de diaphanéité de l’air.

 

Elle rappelle aussi que la  relation au corps et à la nudité est en mouvement constant par rapport à ce qu’on vit et traverse, et par rapport à l’évolution politique, sociale et esthétique d’une société. Un ignoré de l’être est donc rendu visible là où les corps exposés parlent loin du jeu que l’art veut habituellement le faire jouer par l’exhibition basique de la nudité.

Jean-Paul Gavard-Perret


Voir le site de l'artiste.

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