Dominique Allain : "il faut continuer, je vais continuer" (Beckett)



Dès l’enfance, la maladie initia Dominique Allain à la douleur et à la révolte. Apprenant très jeune le dessin et à la céramique, à vingt ans il connaît déjà l’honneur d’une exposition personnelle. Elles se multiplieront. Le créateur explore ensuite plusieurs voies et techniques avant de revenir au Raku. Il permet, par cuisson, non seulement des effets de matière et de couleur mais des mutilations sur la "peau" de la céramique propre à rappeler les souffrances humaines.

L’innommable du mal y prend corps en fragmentations, dispersions, incisions, coupures. Les êtres perdent leur identificateur en même temps que leurs corps sont les interprètes de cet  Innommable devenu sombre coulée de concert vers un mirage d'union.

 

Existe un précipité où rien n'est plus identifiable de manière univoque mais d’où jaillit une prolifération des possibles.  L’art narratif et néoréaliste capote par fragments d’histoires d’images en 3 D. Les totems inédits d’Allain peuvent être compris comme des bouées de survie. Plutôt que de contredire le fait de ne plus être en sérénité il signifie de manière métaphorique les états du monde et de l’être. La statuaire évacue la visibilité admise pour un au-delà de la vue dans ce mouvement - par cuisson qui échappe au créateur -  forcément  inachevé : il exclut tout terme, comme chaque œuvre supprime tout repos.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Dominique Allain sera l’invité de l’artiste Andelu dans son atelier de Vallauris (Avenue. G. Clémenceau)  le 4 aout 2016.

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