Dans les œuvres d'Anne-Laure Koubbi tout un univers se développe insidieusement. Non que l’artiste en fasse une thématique mais l’essence de sa recherche se ramène à lui. Existe avant tout l'amour des images. Leur sérénité se distille au sein d’étranges noces. Diverses "figurations" s’y concentrent en protubérances fantastiques qui paradoxalement ramènent au réel sans qu'on puisse dire comment.

Les atmosphères pourraient être cauchemardesques : à l'inverse l'humour déplace l'angoisse. Et celle-ci - à l’inverse de ce qui se produit dans les rêves -  n’empêche pas d’avancer. Tout reste chimère mais c’est un moyen de recréer le monde et lui faire du bien.  Il ne cesse de renaître, d'entrer dans le regard afin de biffer le néant. 

 

Des pures fantasmagories surgissent un miroir et notre psyché. C’est pourquoi ces images si éloignées du réel semblent proches. Il convient d’en accepter le "scandale" et la part de lumière. Cette dernière échappe à la nuit. Un  flot les emporte. Celui du fleuve Amour (des images). L’œuvre devient sa dérive : il suffit de se laisser aller à l’ivresse de sa pente et à son émoi particulier.

 

Jean-Paul Gavard-Perret