John Yuyi reprend à son compte la phrase de Valéry  « Le plus profond en l’homme c’est la peau ». A travers divers médiums, pour sa série « Skin on Skin » l’artiste utilise des éléments imprévus : morceaux de viande, fleurs, transferts moins pour se “marquer” que faire de son image et de sa nudité un écran et un miroir. Manière de se libérer du joug impeccable du narcissisme pour le renvoyer à l’estampillage.

 

Issue de la scène new-yorkaise et londonienne John Yuyi se  moque des images “classiques” qui essaiment sur les réseaux sociaux. Le rapport du support et de la lettre, de l’image et de la peau crée diverses interactions au moment où le corps sort de l’ordre de la sacralité. L’artiste interroge la nature du signe comme de son lieu d’impression et le rapport qu’ils introduisent avec le signifié. La peau de la femme devient en conséquence le sujet-objet d’une pulsion textuelle réceptacle et vecteur d’une  quête particulière. Elle  engendre ou initie un vrai échange  en faisant de le femme non une toile mais une actante.

 

Jean-Paul Gavard-Perret