Corinne de Battista et la question du portrait

 


 

Corinne de Battista déstabilise le portrait  tout en le reprenant à partir de la grande tradition historique. Les silhouettes reconnaissables deviennent d’étranges carcasses poétiques ou cocasses. Le vide prend la place du plein et le second celui du premier. Par effets de placages colorés et hybridations surgit une forme d’aération de portrait entre mutation et stabilité pour offrir un contre-sens à l'acception ordinaire du genre.

L’artiste poursuit en quelque sorte un  « syndrome Bonnard » par ses interprétations libres et jouissives. La tendresse d’origine peut devenir une patate chaude sous le doux aspect d’une infante. Corinne de Battista fait flèche de tout bois là où les images semblent atteintes de mildiou. Par substrats,  rempotages et dépotages elle invente à ses modèles une vie souterraine.

Un glamour suit néanmoins son cours. L’artiste en propose des visions aussi allusives qu’ironiquement fabuleuses. Le portrait n’est plus « blanc Bonnard et Bonnard blanc » (Beckett). L’art s’en trouve revivifié par transferts et trouvailles selon des « indexations» d’un original. Elles permettent des métamorphoses si bien que chaque œuvre  vole de ses propres ailes.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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