« Melt » commence avec un morceau de piano à la Mark Hollis avant de plonger dans un univers plus electro et nerveux. Preuve qu’après son album Eponyme Bill Bayston - producteur, chanteur, compositeur, leader, claviers et guitares de « Boxed In »  (avec Jack Benfield, MaxNichols et Liam Hutton) séduit par une musique mi-expérimentale, mi dance-floor.  Se découvrent  des accents krautrock et techno-house concoctés avec Dan Carey. A l’enregistrement live du groupe par celui-ci, Oil Bayston a ajouté ses touches électro et un son particulier.

L’auteur explore les affres et les contradictions de la nature humaine. Il cherche à les réconcilier tant par les mots que par la musique.  Des accents sombres traversent encore l’album : néanmoins il est empreint d’une atmosphère pacifiée qui rappelle certaines époques de Brian Eno. Se retrouvent des nuances reconnaissables tout autant qu’une tonalité nouvelle. Tout juste baroque par instants l’ensemble crée des architectures sonores postmodernes. Les vestiges du passé les soulignent  non sans déférence au présent entrain de se construire. Tout à la fois  se retient et s'ouvre.  Chacun des onze titres dessine des mouvements d'un pays où le souffle tente de sortir en faisant abstraction des genres trop codifiés  et admis.

Jean-Paul Gavard-Perret