Wilhelm est un
irrégulier de l’art suisse. Amateur plus qu’éclairé il fait de ses filles et de
sa femme les actrices de son monde libéré des contraintes de la raison. Il
permet de décapiter nos monstres angoissants en les remplaçant par d’autres
plus joviaux au sein de fêtes sardoniques. L’artiste coupe la réalité panique
par des images en ruade et en ruse. Surgissent des changements d’angle et
d’échelle à l’aide de ses pythies pour donner écho à sa propre double
conscience.
Saisir la
ressemblance est éliminée. Seule la disproportion compte et la puissance «
évidante » des narrations. A l’artiste la
nuit dujour. S’y inscrit les formes
surréelles. Une fluidité libère sa force comique. Donner le biberon, prendre un
bain deviennent des célébrations farcesques. Elles induisent une dramaturgie
ouverte à la seule appréhension de l'inconnu.
Ce n’est plus
l’extase du vide qui le guérit de la maladie du temps mais sa drôlerie. Et
qu’importe si la fusion dans le réel n’est pas au rendez-vous. Les gamines du
futur et leur mère célèbrent les charmes dupère. Dans leurs déplacements facétieux elles l’accompagnent face à la
surfacedu réel où les rêves crèvent.
Tout cela est simplement joyeux. Le photographe - via Photoshop - tireles rideaux, les ficellesmais il ne serait rien sans elles. Elles lui
permettent d’entretenir son monde étrange. Plus besoin de déplier des raisons.
Les délires s’emboîtent sans que se saisisse le fonctionnement. Plus de
pateraustère ni dematrone quijoue les panthères. La maison de famille en est renversée par
déboîtement de sornettes.
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