Les sirènes de Yoshiyuki Iwase

Retournant dans son village natal de pêcheurs, Iwase Yoshiyuki (mort en 2001) avait photographié les Ama, plongeuses mythiques rouées à la récupération des algues, huîtres, perles au fond des eaux. Cette pratique leur permettait de gagner plus d’argent que les hommes inclus dans un univers féminin et dénudé. Ce n’est qu’à la fin des années 1960 que les Ama ont commencé à s’habiller pour plonger. La beauté primitive de ces femmes devint Yoshiyuki Iwase sa source d’inspiration et ses muses.


A travers les sirènes l’œuvre échappe au morcellement sinistre du temps. La photographie de nu trouva ici l’invention de ce qui allait devenir des standards de représentation. Mais peu de photographes peuvent se targuer d’avoir su créer la présence miraculeuse entre le poids d’un passé en déshérence et la beauté  poétique où se saisissent la joie et le partage.


 
Le photographe transforme la vision en destin. S’y traversent des frontières. Le cœur semble palpiter sur la musique de l’eau en une danse de vie, d’énergie et de lumière au sein d’un cérémoniel formellement austère mais érotique. Le corps divague parmi des sables et les vagues. En surgit par effet de réel une mystique sensuelle.


Jean-Paul Gavard-Perret

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